Sache qu'ici l'eau se perd dans les campagnes et que le sable,infiniment blanc,
porte la marque de pêches anciennes,
d'âmes perdues dans les naufrages,ivres de vent.

§

Il y a un endroit,près du port,où nul être ne ressentit ce calme étrange.
La nuit était venue,frâiche déjà du début de l'automne.
Là,les amants profitaient de cette plage redevenue déserte.
Nous regardions la mer,issue du livre,chant offert pour être transgressé
et dont l'auteur était depuis longtemps oublié au profit des lignes écrites,
qui avaient dû naguère façonner son visage.

§

Nous nous arrêtions soudain,deux étoiles semblaient danser sur l'eau clair
et nous offraient un lumineux ballet,
il avait la sobriété des dessins noirs et blancs qui font mal-dégradé subtil.

§

Imaginez amis,deux êtres pris de folie s'enlaçant dans la nuit noire!

§

Nous priment notre radeau et nous élançâmes au centre de ce ballet
mais une poussière d'étoile nous aveugla tandis qu'une autre nous fît couler le radeau!
Affolés,nous n'eûmes que le temps de nager jusqu'à la rive
dans l'eau glaçée des Lofoten...
des rires cristallins accompagnèrent nos gesticulations
jusqu'au sable souple...

§

Peut-être doutez-vous de cette danse qui ce soir-là nous fut offerte,
pourtant ils étaient bien là mais nous ne pûmes les approcher,
seulement les regarder...